Le Boycott du bonheur

La théorie du chien oublieux : Quand un chiot fait sur le tapis, on le prend par la peau du cou pour lui plonger la truffe dans son méfait ; afin qu’il constate, culpabilise et se souvienne. Ce recueil tente de faire de même avec l’humanité tout entière ; mais par la peau du cul cette fois, tant elle est plus mal embouchée encore que le jeune chien. Alors, ne reste qu’une solution : lui foutre le nez dans sa merde ! Mais ne blâmez pas l’engeance, car les malheureux ont tous les droits. Car si la vie finit mal en général, parfois elle n’en attend même pas le dénouement.

Et c’est ainsi que les personnages qui traversent ces récits vont se voir contrariés par des événements aussi banals que de passer une petite annonce ou promener un nourrisson. Et même lorsqu’il s’agira d’hériter de la fortune d’une tante éloignée, le sort s’acharnera. Après Se torcher aux plumes des anges, paru l’an dernier, S. Korr signe ici son deuxième ouvrage aux Éditions Tabou. Son Boycott du Bonheur présente, comme à l’accoutumée, une belle brochette de cas et de bras cassés en tout genre. Paumés, malchanceux et laissés-pour-compte de tous poils confrontés aux situations les plus étonnantes, pour ne pas dire extrêmes. C’est féroce, social et grinçant ; avec une touche plus sereine de temps à autre comme pour mieux en souligner l’impact.

Un livre comme un café au lait en somme : une grande tasse de cruauté avec un nuage d’espoir... Mais bon sang, ce que ça réveille !